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Sclérose en plaques : un
traitement naturel fait mieux qu'un médicament
La sclérose en plaques
est une maladie chronique. À ce titre, sa prise en charge est
pluridisciplinaire. Outre les médicaments de fond qui visent à ralentir sa progression,
il existe aussi des traitements spécifiques destinés à contrecarrer les
symptômes, voire à agir sur la maladie, à l’instar de l’activité physique, de
la kinésithérapie tant physique que mentale ou encore de l’auto-hypnose
TRAITEMENT NATUREL
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Etre atteint de sclérose en plaques (SEP) revient à vivre avec
une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Comme toutes les maladies
chroniques, la SEP est là en permanence. Pour mener une existence la plus
normale possible, il convient d’apprendre à l’apprivoiser, à prendre en charge,
outre la maladie, ses symptômes. De l’activité physique à la
remédiation cognitive en passant par l’ hypnose, il existe
tout un ensemble d’approches et de techniques qui contribuent à tenir la
pathologie à distance. Cependant Julien Venesson affirme dans son livre Vaincre la
sclérose en plaques affirme
que la sclérose en plaques (SEP) est réputée
incurable. Il pense aussi que les médicaments enrayent les poussées et
améliorent la qualité de vie, mais n'empêchent pas la progression de la
maladie. Pourtant dans son livre , il montre qu'en changeant radicalement
d'alimentation et en suivant un programme d'exercices ciblés on peut retrouver
une vie normale.
Quelles sont les
bénéfices de l’activité physique adaptée ?
Il faut pratiquer
une activité physique adaptée (APA). Pour le Pr Jean Pelletier,
chef du service de neurologie de l’hôpital de la Timone, à Marseille, et
président du comité scientifique de la Fondation pour l’aide à la recherche sur
la sclérose en plaques (ARSEP), s’il y a un message à faire passer,
c’est bien celui-là. "Contrairement à une idée reçue,
l’activité physique n’accentue pas la fatigue, un symptôme très fréquent chez
les personnes atteintes d’une SEP. Au contraire, elle la diminue",
affirme-t-il, études à l’appui.
Mais, bien sûr, il
faut tenir compte des symptômes et du moment. Autrement dit, il convient
d’avoir une approche similaire à celle des athlètes de haut niveau. "Il faut un ré-entraînement à l’effort, avec une progression par
paliers afin d’habituer l’organisme et, surtout, lui permettre une bonne
récupération". De même, s’il fait chaud, il faut ralentir son
activité physique et prévoir un délai de récupération supplémentaire. Les
patients qui souffrent de la sclérose en plaques sont particulièrement
sensibles à la chaleur.
Bien dosée, l’activité
physique adaptée a un effet positif sur la spasticité, c’est-à-dire les raideurs au
niveau des jambes. L’APA fait partie de la prise en charge kinésithérapique de
médecine physique, note Jean Pelletier. "Les médecins de médecine
physique sont là pour guider le patient, le faire travailler, en adaptant leurs
conseils. C’est du cas par cas". Et rien n’empêche ensuite le
patient de refaire, seul, des exercices, de type étirements, pour atténuer les
raideurs musculaires.
De fait, qui dit activité physique adaptée ne dit pas nécessairement sport,
en cela elle est à la portée de chacun. Quoi qu’il en soit, une championne
comme Nathalie Benoit, médaille d’argent en aviron aux Jeux paralympiques de
Londres, en 2012, est bien la preuve que le sport ne permet pas que de prendre
l’avantage sur ses concurrents, mais sur la maladie aussi.
Quelle est la place
des approches psychocorporelles ?
Relaxation, auto-hypnose, sophrologie, acupuncture, ergothérapie, méditation, massage, psychothérapie... Le Pr Jean
Pelletier n’émet aucune réserve vis-à-vis de ces approches psychocorporelles.
Tout ce qui concourt à délier le corps et à mieux vivre avec la maladie ne peut
qu’aider le patient, estime-t-il. "Le but de ces disciplines est
d’amener la personne à bien se connaître pour identifier ses limites".
Face à des douleurs
invalidantes et/ou accaparantes, pratiquer l’auto-hypnose peut
permettre au patient de se dégager de l’emprise de la souffrance et, in fine,
lui apprendre à mieux gérer ses émotions. Avec, pour conséquence, d’améliorer
sa qualité de vie. Le Pr Pelletier observe également que ces soins de support
permettent "d’apporter une forme de rééducation, contre
des séquelles éventuelles comme des raideurs, des troubles de l’équilibre,
etc.". De ce point de vue, le yoga et le tai chi, qui travaillent
l’équilibre, la souplesse, la concentration et la relaxation, sont des
disciplines conseillées.
L’intérêt de ces approches est, en outre, psychologique : en étant
proactif, le patient réalise qu’il peut participer à l’amélioration de son
bien-être, bref qu’il a des ressources. Au final, cela le conduit à s’impliquer
davantage dans sa maladie. Quant à savoir si ces soins de support optimisent
les effets des médicaments, aucune certitude. Mais aucune invalidation non
plus.
Vitamine D et
alimentation : que faut-il en penser ?
Pour ce qui est de l’alimentation, inutile de
s’appesantir. Aucune espèce de régime ne peut agir efficacement sur la progression
de la sclérose en plaques. Ni l’aggraver non plus. De ce point de vue, le Pr
Pelletier est on ne peut plus clair : tout ce qui prétend le contraire
relève du charlatanisme et de l’escroquerie. D'ailleurs, il invite les patients
à vivre et à manger normalement. 'Avoir une alimentation saine,
équilibrée et variée est une règle qui vaut pour tous",
souligne-t-il.
Quant à la vitamine
D, elle pose, pour l’instant, davantage de questions qu’elle n’apporte de
réponses. Considérée comme un des facteurs
de susceptibilité impliqués dans le mécanisme des maladies auto-immunes, en général, et de la
SEP en particulier, elle fait l’objet de recherches. "Des études ont été menées et sont encore en cours pour déterminer
si un traitement systématique par vitamine D associé à des traitements
de fond, comme
des immunomodulateurs, pourrait avoir un impact sur la fréquence des poussées", explique le Pr
Pelletier. En effet, il a été remarqué que les patients qui présentent une
carence en vitamine D ont tendance, après une première poussée, à en faire une
deuxième plus rapidement. À ce jour, aucune des études menées n’a conclu à
l’intérêt d’une supplémentation systématique.
En conclusion, pas de recommandation, sinon celle qui vaut pour la
population générale : une recharge en cas d’hypovitaminose D avérée. Et
notre interlocuteur de rappeler qu’à fortes doses, la vitamine D est toxique.
La remédiation
cognitive contre les troubles de la mémoire
La sclérose en plaques
est souvent à l’origine de troubles de la mémoire, de l’attention ou de la
concentration. "Au début de la maladie, 47 % des patients
présentent une sorte de fatigue psychique qui les empêche de travailler vite,
indique le Pr Pelletier. Ce sont moins des troubles de la mémoire
qu’une incapacité à faire plusieurs choses en même temps". Du
coup, les personnes – généralement jeunes – sont moins performantes, se sentent
ralenties.
Pour remédier à ces
altérations d’ordre attentionnel, il existe des techniques qui permettent
d’entretenir le système nerveux central. "Il s’agit d’exercices centrés
sur la mémoire, l’attention et, globalement, les fonctions exécutives".
On parle de remédiation cognitive, dite
aussi kinésithérapie mentale par analogie avec la
kinésithérapie physique prescrite contre la spasticité. Le principe est le
même : à force d’entraînement, le système nerveux central se réorganise,
les facultés cognitives s’assouplissent à nouveau.
Il existe aujourd'hui des techniques informatiques, comme des serious
games, qui permettent de faire des exercices sur ordinateur et maintenir ainsi
le niveau de capacité attentionnelle. À condition d’être régulier.
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